16 août 1905 : Un homme et deux chevaux sont tués par la foudre

Journal de Rouen du 17 août 1905

Violent Orage dans les Environs de Valmont

Un Homme et deux Chevaux tués par la Foudre

Un violent orage, qui paraît avoir sévi plus particulièrement sur le littoral, a éclaté hier matin mercredi sur la région. Le tonnerre a grondé fortement et la pluie est tombée, dans certains endroits, à torrents. On rapporte notamment de Contremoulins, Toussaint, Elétot et autres communes qu'on n'avait jamais vu tant d'eau. C'était une véritable trombe.

A Elétot, le tonnerre est tombé sur un domestique de M. Raymond Desjardins, cultivateur, nommé Hache, et sur deux chevaux qu'il conduisait. Homme et chevaux ont été trouvés foudroyés dans la plaine. Voici comment:

M. Desjardins a pour principe de recommander à ses domestiques, en temps d'orage, de rentrer à la ferme. Or, hier matin. M. Desjardins, en faisant sa tournée aux écuries et aux étables, constata que Hache n'était pas rentré. Il se dirigea vers la pièce de terre où il l'avait envoyé labourer. Ne l'apercevant pas de loin, il demanda à des moissonneurs s'ils n'avaient pas vu son domestique. Ceux-ci répondirent qu'ils l'avaient bien vu aller mais pas revenir. Avec le pressentiment qu'un malheur devait être arrivé, il avança, lorsque tout à coup il aperçut devant lui, sur le chemin, une masse, puis deux autres. C'était son domestique et ses deux chevaux. Effrayé, il n'osa point avancer davantage et retourna à sa ferme faire part de la triste nouvelle à ses autres domestiques, qui revinrent avec lui.

Hache était à 500 mètres de la pièce de terre où il avait labouré, il revenait à la ferme tenant ses deux chevaux par la bride lorsque la foudre les atteint. Le malheureux domestique avait le visage tout noir. Sa casquette était réduite en miettes. Il était âgé de quarante ans. Il laisse sept enfants et une veuve qui est sur le point d'en mettre un huitième au monde.

M. Desjardins avait refusé dernièrement de ses deux chevaux 2,200 fr. ; il est assuré.

— Sur la grand'route de Cany à Fécamp, au hameau de Daubeuf, la foudre est tombée sur un poteau télégraphique qui a volé en éclats. Des domestiques de M. Bardin, briquetier à Theuville-aux-Maillots, conduisant des tombereaux, s'en trouvaient à cinq mètres. Ils ont eu toutes les peines du monde à maîtriser leurs chevaux effrayés par la foudre et les éclats du poteau qui leur tombaient dessus.

— A Fécamp, vers huit heures et demie, le tonnerre a grondé à coups répétés pendant plus de trois quarts d'heure, et la pluie est tombée à torrents. La foudre s'est abattue sur un arbre route de Toussaint, ainsi que dans les chantiers de M. Emile Capon, sans causer de dégâts.